ChatGPT : à partir de maintenant demandez-vous QUI l’a écrit

En rendant l’intelligence artificielle immédiatement accessible, ChatGPT permet à chacun-e de mesurer très concrètement ce que l’IA apporte à tous les moments où le cerveau a besoin de produire du langage écrit. L’utilisation du modèle de traitement automatique du langage développé par OpenAI, montre surtout qu’il va falloir être beaucoup plus explicite désormais sur la fabrication de nos mots et de nos pensées.

ChatGPT a l’énorme mérite de nous faire toucher du doigt de façon simple ce que l’IA va faire à nos métiers. Tout le monde peut se connecter, faire une demande à chatGPT et mesurer dans la seconde l’étendue de ses « pouvoirs ». Depuis Noël, je vois tout le monde faire ses petits tests : des étudiant-es qui demandent des plans de DS, des développeurs-euses qui demandent un programme, des plumes et des politiques qui demandent des discours, etc. Et qui obtiennent tout cela IMMÉDIATEMENT. La première fois, les réactions sont globalement à chaque fois les mêmes : grande jouissance de voir le travail DÉJÀ fait, suivie d’une forme de vertige : Et moi dans tout ça ? Ma valeur ? Mes compétences ? 

Certes comme le disait bien Frédéric Bardeau  ce week-end, l’IA ne va pas faire disparaître l’humain, en aucun cas. Ce que chacun.e fera avec chatGPT (et tous les autres modèles qui vont suivre) ne sera sûrement au mieux qu’une base et l’humain.e aura beaucoup à imaginer, penser, créer ensuite. D’ailleurs petites précisions : bien évidemment chatGPT n’est pas fiable à 100% sur des questions techniques ou scientifiques et il ne relève pas non plus de la magie (Il arrive souvent que sa réponse contienne la formule suivante : « Je suis désolé, je n’ai pas de renseignements sur… »). Ceci va rassurer les inquiet-es 👇🏽

Quoi qu’il en soit, ce langage humain généré par le modèle de traitement automatique du langage (NLP) développé par OpenAI est quand même suffisamment bluffante pour changer la donne.

C’est fait main ou c’est fait ChatGPT ?

Toutes nos pratiques professionnelles, artistiques, etc. sont à réévaluer. À partir de maintenant, à chaque fois que vous recevrez quelque chose (une présentation, dossier, un DS, un programme, etc.) ou que vous entendrez un discours (tapez « écris-moi un discours d’Emmanuel Macron sur les retraites » pour voir), demandez-vous s’il a été fait « à la main » ou « à la chatGPT » !

Certain-es diront que peu importe, puisqu’il y a quand même bien longtemps que le numérique nous sert de deuxième cerveau. Mais peut-être aussi qu’à l’inverse le fait de savoir d’où viennent nos pensées (ou ce que nous sommes habituées à considérer comme des pensées) et nos formulations diverses soit complètement fondamental.

Cacher qu’on a utilisé ChatGPT ?

Le dire ou ne pas le dire ? Peut-être allons-nous juste devoir inventer, dans notre communication, quelque chose pour le dire et le faire comprendre. Cacher qu’on a utilisé chatGPT sera vite au minimum ridicule ou contre-productif et au pire répréhensible. Les IA entrées cette fois vraiment dans nos usages, vont conduire à devoir être explicites sur les coulisses de nos cerveaux. Deux professions vont bien s’amuser : les psychiatres et les juristes.